– Par André Grassart
En 1730, François Robichon de la Guérinière, écuyer en chef du manège royal des Tuileries mettait à la même école (épaule en dedans, croupe au mur, etc.) cheval de selle et cheval de carrosse.
Faverot de Kerbrech nous aide à réviser cette légèreté du meneur dans le contact avec son cheval qui permet d’arriver à la symbiose homme-cheval.¹
Tout est simple et clair.
Le départ
Assis sur le siège, il faut ajuster ses guides et se mettre en relation par une demi tension avec la bouche du cheval en les tenant « moelleusement dans la main gauche », fouet dans la main droite. Pour partir, votre poignet gauche ne doit pas bouger et surtout ne pas se porter en avant « Il suffit que les doigts soient desserrés pour que les chevaux ne trouvent dans la main aucune résistance. » Les chevaux sont partis, il faut les maintenir en ligne droite pour cela « donner à chaque guide un degré de tension bien égal. » Ouvrir le carré en tenant les guides à deux mains sans déposer le fouet. Vous voilà parti, il va falloir varier les allures, changer de direction et vous arrêter. Voyons comment maintenir la légèreté des actions en permanence.
Les allures
Le meneur est en situation de retenir son cheval, le ralentir ou l’accélérer. Pour cela, il suffit de serrer plus ou moins énergiquement ses doigts ou ses poignets sans jamais reculer les coudes « Ce simple doigter ne suffisant pas, la retraite du corps et la tension des jarrets viennent en aide aux poignets. » d’où l’importance de la bonne position sur un siège de guide. En cas de surprise, par exemple, un obstacle imprévu, le raccourcissement des guides sera nécessaire.
« Ces reprise des guides sont de la plus grande utilité avec des animaux jeunes ou difficiles. Mais avec des chevaux mis un serré de main gradué doit suffire pour ralentir le mouvement. »
Pour accélérer l’allure, un desserrement des doigts permet aux chevaux d’étendre leur amplitude et d’augmenter la vitesse.
Le changement de direction
Le comte de Montigny, chef écuyer commandant l’école des Haras (1854) préconise « Lorsque l’on veut obliquer à droite ou à gauche, il faut avant tout marquer un demi- arrêt par un serrer des doigts. »
Ainsi les chevaux sont prévenus qu’une demande va suivre.
« Exercer une action plus forte sur la guide du côté où on veut obliquer, en mollissant le poignet opposé afin que le cheval de ce côté suive l’indication donnée à l’autre. »¹
Dès l’amorce de la courbe, la guide qui avait été relâchée est à nouveau soutenue pour régler la trajectoire. Avec des chevaux bien mis ou sévèrement embouchés un lâcher progressif de la guide du
dehors suffit et la traction sur la guide intérieure n’est pas augmentée.²
L’arrêt
Arrêter un attelage dans le calme sans à coup est une manœuvre difficile. La méthode à suivre : ajuster les guides dans la main gauche pour empêcher le déplacement du poignet. Puis tenir le fouet prêt pour éviter le retrait du cheval et son appui sur la main. Si l’on craint que la main ne suffise pas, « apporter le bas de la main droite sur les deux guides, au-dessous de la main gauche qui s’élève et se sert de l’autre comme une poulie de renvoi. » Le cheval doit s’arrêter dans sa bricole ou son collier, sans secousse, prêt pour un nouveau départ.
¹ Les textes entre guillemets sont extraits de l’art de conduire et d’atteler du général Favrot de Kerbrech.
² Ces conseils sont valables pour un attelage à un ou deux chevaux.
– Article extrait de l’Estafette 113
Crédit photo intro©FFE