Atteler des poneys

En attelage, toutes les races peuvent être mises à la voiture, du Shetland au Percheron qui peut toiser 1,80 m au garrot. Tous les chevaux et les ânes sont un excellent choix mais chaque race a ses particularités, ses qualités et ses exigences.

Par André Grassart

L’attelage est une pratique où bon nombre de meneurs possèdent leur équidé. Au moment du choix, il faut trancher entre poneys, chevaux et chevaux de trait. Je mettrai à part les ânes qui sont un choix de passion. Ce choix vous engage pour vingt ans de cohabitation et de plaisir partagé et parfois de moments difficiles qui deviendront des souvenirs à raconter.
Un équidé, c’est cher mais mettez en perspective le prix d’achat avec le temps de service : soit 200 à 300 € d’investissement par an, si on considère qu’il s’agit d’un cheval d’amateur pratiquant le tourisme équestre et quelques compétitions.
Pour l’attelage, il vous faut un harnais et une voiture sachant que l’on ne peut pas passer d’un type d’équidé à un autre avec le même matériel. Un Percheron ne peut pas s’atteler avec le harnais d’un Fjord et réciproquement. Votre choix engage votre évolution, achat d’un deuxième cheval, d’une seconde voiture. La solution : sortir avec des meneurs expérimentés menant différentes sortes d’équidés, de façon à rechercher le maximum d’informations.

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Pourquoi des poneys ?

Les poneys qui nous intéressent toisent entre 1,35 m et 1,48 m, mais certains peuvent atteindre 1,50 m et même 1,52 m. Si vous n’avez pas l’intention de pratiquer la compétition, ils peuvent faire l’affaire et être moins chers à l’achat !
Avantage de cette taille, le harnais est moins lourd que celui d’un cheval ou d’un cheval de trait. Passer un harnais en bricole par-dessus la tête d’un cheval d’1,70 m constitue une épreuve de musculation ! Et que dire du collier anglais si le cheval n’a pas été habitué à baisser la tête pour vous y aider. Les colliers français s’ouvraient à la base, ce qui permettait de les glisser sur l’encolure sans avoir à leur faire franchir la tête. Mais ce n’est pas la majorité ! Bref, la taille du poney est rassurante. Enfin, ils sont plus agréables à monter qu’un cheval de trait. Autre avantage, l’alimentation. La dépense en granulés est nettement moindre que celle d’un cheval de trait. Et au contraire, il faut veiller à ce qu’il ne mange pas trop d’herbe au printemps, pour éviter la fourbure.

Les plus des poneys

La taille et le poids sont souvent considérés comme des éléments d’infériorité du poney. Par rapport à ses frères plus charpentés que sont le cheval et le trait.
C’est une erreur. Au XIXème siècle, les attelages étaient tirés par de petits chevaux ne dépassant pas 1,55m, voire même plus petits.
Voici les conseils que donne le grand spécialiste de l’art équestre Crafty. Dans « Paris à cheval » à une jeune mariée pour constituer son écurie.

Le grand spécialiste de l’art équestre Crafty

« Pour le matin quand l’équitation ne vous dira rien, vous aurez une paire de poneys. Ni trop grands ni trop petits. Un mètre quarante au minimum, quarante-cinq au maximum. D’un bon train mais très légers de bouche. De façon que vous puissiez les conduire sans fatigue, et que vous ne payiez pas le plaisir, de marcher lentement par l’ennui d’avoir le soir des courbatures dans les bras. Ce qui vous arriverait inévitablement si vous aviez à diriger et à modérer certains rossards de ma connaissance. Affligés de ce que je me permettrai d’appeler de véritables gueules d’acier… Ce qui est indispensable, c’est qu’ils aient tous deux un train d’enfer et qu’ils soient capables de garder pendant trois heures un petit galop ».
Dans un autre livre, « La province à cheval », Crafty évoque l’expression « bête comme un cheval ». Et il ajoute « mais pour être juste, il faudrait dire intelligent comme un poney ». A ses yeux, le parfait équidé d’attelage est le poney et il en fait grand éloge comme cheval de selle.
C’est aussi un animal d’endurance. Voici une expérience personnelle. Avec Quartz et Gamin, nous devions nous rendre à une randonnée située à 115 km de la maison. Attelés à un dog cart, les deux Poneys Français de Selle alors âgés de 22 ans firent dans l’après- midi une première étape de 25 km. Puis les deux jours suivants des étapes de 45 km pour arriver au lieu de départ de la randonnée. Après une bonne nuit, ils ont effectué leurs deux jours de randonnée sans marquer de fatigue. Leur capacité de traction ne pose aucun problème. observez par exemple la photo de l’omnibus qui avoisine à vide les 500 kg. Avec le poids du meneur, de ses passagers et des bagages, on arrive à 700 kg.
C’est pourquoi, les deux Fjwords tirent cette voiture sans problème !

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En conclusion

Les poneys sont pleins de qualité. Ils ont un caractère facile, une capacité de traction importante, endurance, intelligence et proximité avec les enfants et leur meneur. Autre avantage, leur corpulence facilite leur préparation et leur manipulation. Le choix des races possibles de poneys français ou d’origine européenne est important.

Article extrait de l’Estafette 154

Crédit photo intro©ffe-cc