Henri Roque est sans doute l’une des pièces fondatrices du tourisme équestre en France. C’est en 1961, à l’arrivée de son Eygalières / Paris qu’il donna une conférence de presse au congrès du cheval de sport de Paris. Perché sur sa monture, il annonce triomphalement à Maurice Herzog « Monsieur le ministre des sports, la Provence vous salue. Je viens vous annoncer la naissance du tourisme hippique ! »
Afin de rendre hommage à son périple, à travers les sublimes paysages des Alpilles, le comité régional de tourisme équestre du Sud, a proposé une magnifique randonnée ce dimanche 22 décembre.
Le programme de la journée était :
- 08h30 – 09h00 : Accueil des participants
- 9h30 – 12h30 : Randonnée à cheval (17 km)
- 13h00 : Bénédiction des chevaux à la Chapelle Saint-Sixte et chants
- 13h30 : Apéritif offert à tous
- 14h00 : Repas convivial – daube et pommes de terre, dessert, vin et café sur inscription
- 15h00 : Retour des participants
Quelques témoignages :
Bernard Bondon, Président de l’ADTEV (Association départementale de tourisme équestre du Vaucluse), participant à cheval.
« C’est une tradition d’y participer. Perso, je fais cette sortie depuis plus de 20 ans, avec bon nombre de copains de l’association. La petite balade le matin est bien adaptée à la saison. Même si le parcours varie peu, c’est toujours agréable. Le moment convivial autour de l’apéro est très apprécié car c’est le dernier regroupement de cavaliers avant les fêtes de fin d’année et cette année le repas chaud, grâce à un temps favorable, a été bienvenu.
C’est une bonne façon de terminer l’année à cheval. »
Jean-Pierre Fernay, baliseur FFE, bénévole pour l’organisation de la randonnée
« Depuis combien de temps participez-vous à l’organisation de l’événement ?
Je prends part à la chevauchée Henri Roque depuis une trentaine d’années. Le premier président de CRTE à m’avoir missionné officiellement pour le balisage était Jean-Paul Massenet. J’ai commencé à y participer dans les années 90 lorsque Marie-Jo Grand Véran et Jean-Louis Diaz étaient encore au bureau. À cette époque, et jusqu’à ce que je balise officiellement, je guidais des groupes en tant qu’ATE. J’ai d’abord accompagné les clients de Magali Laughton du Ranch de l’Agollier à Eygalières puis ceux de Sylvie Flandinet des Enganes à Fontvieille.
Cette chevauchée partait initialement de la chapelle St Sixte et rejoignait l’église de Notre-Dame de Beauregard à Orgon où la bénédiction avait lieu. Le comité équestre apposait des balises orange sur tout le parcours (il en reste encore quelques-unes). Dans les années 2010, un incendie nous empêcha d’accéder à Beauregard. La décision fut prise de faire une boucle autour de St Sixte et j’ai été sollicité. Pour le 1er tracé j’ai été épaulé par René Marcelin du gîte équestre La Sarriette. J’avais beau avoir parcouru de long en large et en travers les bois Eygaliérois, avec René je découvrais encore de belles variantes. Je l’ai faite souvent évoluer mais ces derniers temps c’est devenu plus compliqué à cause de nouvelles constructions, des clôtures et des interdictions de passages. Mais ça va encore ! Il y a de quoi faire !
Qu’est ce qui vous a motivé ?
Ce genre de randonnée m’a toujours motivé en premier lieu par ma passion du cheval et de la nature évidemment. La faire découvrir aux autres me plaît beaucoup. Surtout qu’Eygalières est particulièrement un très bel endroit dans les Alpilles. Ce n’est pas pour rien qu’autant de personnalités célèbres y habitent (Drucker, Prost, Hugh Grant…)
En balisant, je contribue à la création de parcours équestres, je permets à d’autres passionnés de découvrir de nouveaux petits chemins, etc. Je me rends compte aussi des zones qui nécessitent un entretien, car je n’y repasse pas forcément tout le temps. Il y a aussi une question de sécurité. La prévention des accidents est primordiale. Il arrivait que des cavaliers se perdent lors des retours vers Saint Sixte après la bénédiction à Beauregard. Tous ne suivaient pas forcément l’ancien balisage. Il y a eu des chutes.
Assurer la sécurité du cheval et du cavalier est primordial. C’est très agréable pour le cavalier de suivre un parcours fait pour lui et pour son cheval. Le balisage est une belle expérience.
Avez-vous un ou des souvenirs marquants d’éditions passées ?
Lors de la chevauchée de l’hiver 1997 ou 1998, il a neigé peu après le départ de la chapelle. Nous étions très nombreux à cheval, le groupe que je guidais était composé, lui de 7 ou 8 personnes sur les chevaux de Magali. Parmi eux, une jeune femme qui n’était pas du tout cavalière mais qui tenait absolument à monter et à venir. Elle était transit de froid arrivée à Beauregard. Elle n’était pas la seule mais tout le monde était ravi d’être arrivé à Orgon. Le curé a béni rapidement et j’ai allumé un feu en sous-bois, en pleine pinède, malgré l’enneigement. Il a pris et nous nous sommes tous retrouvés autour ! Nous avons pu manger et repartir avec un temps plus clément !
Arrivé à Saint Sixte en fin d’aprem, la jeune femme me dit « même si j’ai mal de partout et que je suis frigorifiée, j’ai vécu une formidable aventure. C’est un de mes meilleurs souvenirs. »
La convivialité entre cavaliers, j’aime beaucoup. On la trouve dans cette journée, Henri Roque. Elle perdure aujourd’hui grâce à la volonté de tous les membres du Comité (CRTE) qui se sont succédés et je les remercie tellement !
Nombreuses ont été les personnes qui ont balisé avec moi. En 2021, un de mes amis m’a accompagné, je lui propose de me suivre de loin et de remettre un coup de peinture là où il le jugeait bon, où il pensait que les cavaliers ne le verraient pas assez. Je regrette encore de lui avoir confié cette mission ! Il en a remis de partout ! C’était la forêt enchantée où plus personne ne pouvait se perdre.
Évidemment la mairie d’Eygalières et de nombreux habitants m’ont fortement reproché ce balisage. J’ai donc eu l’interdiction d’utiliser de la peinture (même si elle était à la craie). Alors, l’année suivante j’ai utilisé de la rubalise (que j’avais déjà beaucoup utilisé par le passé, et je souligne qu’elle était aux couleurs du CRTE). En 2023, une personne mal intentionnée en a décroché un morceau et l’a posé vers une direction particulièrement dangereuse et on a frôlé la catastrophe. Les cavaliers et leurs montures ont eu beaucoup de chance cette année-là.
Cette année Jessie m’a accompagné et là, pour la 1ere fois j’ai eu affaire à une vraie pro. Merci encore Jessie !
Je tiens aussi à rendre hommage à Henri Roque. C’est en grande partie grâce à lui que le tourisme équestre a été reconnu par la Fédération. Il y a son âme qui flotte sur ce balisage. J’ai eu la chance de connaître sa femme qui, un jour, m’a dit, merci de faire vivre cet événement. »
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Si vous souhaitez organiser une manifestation de rassemblement équestre, voici un article qui pourrait vous éclairer :
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photo intro ©CRTE Sud
