Connaître les plantes dangereuses pour son cheval

On le sait, le cheval est un herbivore. Son alimentation n’en est pas pour autant monotone : à l’état naturel, il consomme une quarantaine d’espèces végétales différentes sur l’année. Tous les végétaux ne sont cependant pas bons pour lui alors, avant le retour du printemps, un petit rappel s’impose !

Une affaire de goût ?

Le goût, plus particulièrement la capacité à détecter la saveur amère, joue un rôle important dans l’identification des aliments toxiques. Le cheval étant, comme nous, doté des papilles gustatives adéquates, pour quelles raisons consomme-t-il parfois des plantes dangereuses voire toxiques ?

Tout d’abord parce que ce sens du goût n’est pas infaillible et que la capacité à détecter ces substances amères est très variable d’un cheval à l’autre. On sait également que les chevaux sont capables d’apprendre à éviter un aliment qui les rend malade. Seulement si les symptômes indésirables interviennent directement après la prise alimentaire. Au delà d’une demi heure, le lien entre la plante consommée et la maladie n’est pas établi. Cet apprentissage n’entre donc pas en jeu pour les plantes dont l’intoxication est chronique et survient par la consommation prolongée et l’accumulation des toxines au cours du temps.
Pour d’autres plantes en revanche, l’intoxication peut être aiguë et rapide. C’est le cas par exemple de l’if, dont quelques grammes seulement suffisent à tuer un cheval.

Enfin, si d’aucuns suggèrent que la consommation de plantes toxiques à l’état naturel peut avoir un but médicinal, lutter contre le parasitisme interne notamment, pour nos chevaux domestiques, c’est le surpâturage qui est le plus souvent à mettre en cause. Les chevaux se tournent vers les plantes dangereuses lorsqu’il n’y a rien de plus appétant à manger.

Quelques maladies du pâturage

En France, 92 cas de myopathie atypique ont été officiellement déclarés à l’automne dernier. Cette maladie est causée par l’ingestion de feuilles, de plantules et de samares, les fruits de l’érable sycomore, que l’on retrouve préférentiellement dans le quart nord-est du territoire. La myopathie atypique se traduit par la destruction de cellules des muscles posturaux mais aussi et surtout respiratoires et cardiaques, entraînant la mort dans 3 cas sur 4. Dans d’autres cas, ce sont des plantes adventices qui prolifèrent en période de sécheresse sur terrain pauvre qui sont en cause, la porcelle enracinée par exemple, qui ressemble à s’y méprendre au pissenlit, est responsable de la maladie du harper australien. Il est toxique aussi bien sur pied que dans le foin, entraînant une affection de l’appareil locomoteur. Cela se traduit par un mouvement atypique des membres postérieurs, similaire à celui que l’on peut observer chez un cheval à qui l’on met des guêtres postérieures pour la première fois. Enfin, plus particulier, le cas de la maladie de l’herbe qui atteint le système nerveux du cheval et induit des symptômes très peu spécifiques.


Nous la percevons à ce titre comme la somme de toutes les maladies à l’herbage inconnues. En effet, malgré plusieurs décennies de recherche, les chercheurs n’ont toujours pas identifié l’origine de la maladie.

Aller plus loin

Le pré n’est pas le seul endroit où le cheval peut s’intoxiquer. Plus d’informations sur le nouveau poster du Réseau d’Epidémiosurveillance en Pathologie Equine (RESPE) sur la page ci-contre ainsi que sur son site internet.

Bon à savoir

En France, il existe deux centres antipoison vétérinaires joignables 7j/7 et 24h/24 :

  • Centre National d’Informations Toxicologiques Vétérinaires (CNITV) – 04 78 87 10 40 – Site web
  • Centre AntiPoison Animal et Environnemental de l’Ouest (CAPAE-Ouest) – 02 40 68 77 40 – Site web.
    Ils s’installent respectivement dans les écoles vétérinaires nationales VetAgro Sup de Lyon et Oniris de Nantes.

Retrouvez un guide complet sur la myopathie atypique.
Retrouvez la liste des plantes dangereuses sur le site de la FITE

Crédit photo intro©Freepik

Extrait de l’Estafette 140