Le cheval au box : attention aux coliques
Si la litière est toute retournée et qu’il y a même de la paille sur le dos du cheval, il peut souffrir d’une colique, surtout s’il est couvert de sueur, semble agité, cherche à se rouler et respire plus rapidement que d’habitude. Il faut observer s’il y a des crottins frais dans la litière. Cette information sera importante pour le vétérinaire, car les coliques sont une urgence à soigner rapidement. Les origines sont nombreuses, mais elles correspondent à de fortes douleurs abdominales. Contrairement à nous (qui rejetons par la bouche des aliments avariés) le cheval ne peut pas vomir. Les aliments toxiques sont obligatoirement acheminés vers les intestins, faisant beaucoup souffrir le cheval sans qu’il puisse les évacuer. En cas de doute, il faut retirer la nourriture de la mangeoire, puis prévenir rapidement le responsable de l’écurie, en lui donnant l’heure correspondant à aux observations sur sa santé.
Fièvre ou pas fièvre ?
La température normale du cheval est sensiblement la même que la nôtre, c’est-à-dire entre 37,5°C et 38°C. S’il est en sueur et semble abattu, il faut toucher ses oreilles pour juger leur température. Si elles sont froides, tout est bon. Sa température est certainement normale. En revanche, si elles sont plus chaudes que d’habitude, il y a risque de fièvre. Il est nécessaire de prendre alors sa température rectale avec un thermomètre, car il est anormal qu’elle soit supérieure à 38°C chez un cheval au repos. Suivant le modèle, il faut secouer vivement le thermomètre pour faire descendre la colonne de liquide. Pour ne pas risquer de coup de pied en prenant la température, une aide peut maintenir un antérieur levé. Il est préférable de lubrifier le thermomètre, pour faciliter sa pénétration dans l’anus. Au bout d’une minute, la température est lisible. Attention à bien désinfecter l’extrémité du thermomètre avant de le ranger.
Vérifier les tendons
Les tendons du cheval peuvent souffrir pendant une longue randonnée, surtout ceux des antérieurs. Chaque matin, avant de partir, il est important d’observer les membres à partir des genoux pour vérifier qu’ils ne sont pas anormalement enflés, car les tendons doivent être bien visibles. En cas de doute, on parle de tendon engorgé. En cas de doute, une personne compétente peut faire les vérifications en palpant les tendons, pour localiser l’endroit souffrant.
Comportement en pâture
Il faut prendre l’habitude d’observer les attitudes de son cheval en pâture. S’il reste couché alors que les autres sont debout, méfiance car il est peut-être souffrant. S’il se déplace anormalement, méfiance également, il peut avoir reçu un coup de pied ou un fer est peut-être en train de s’arracher. Même chose, si un cheval reste à l’écart ou s’il est seul à ne pas brouter. En cas de doute, le marcher est une bonne solution pour vérifier qu’il ne boite pas et qu’il est en bonne santé.
Rester attentif en randonnée
En randonnée, prendre l’habitude de comparer les chevaux du même groupe est essentiel. Si l’un d’eux est couvert de sueur alors que les autres sont secs, c’est que quelque chose ne va pas. Mais il manque peut-être tout simplement d’entraînement ! Si, à l’arrêt, le cheval continue à respirer plus rapidement que les autres, méfiance également. A la halte, bien vérifier qu’il a bien consommé toute sa ration. S’il refuse de boire, c’est certainement qu’il souffre de déshydratation (voir encadré).
Astuce de randonneur : comment vermifuger
A chaque changement de saison, il est nécessaire de vermifuger le cheval pour le débarrasser des parasites intestinaux qui infestent son organisme et nuisent à sa santé. Le produit en pâte est contenu dans une seringue graduée, ce qui permet de tenir compte du poids du cheval. Il faut commencer par retirer l’herbe qui est dans sa bouche puis introduire la seringue au niveau des commissures pour déposer le produit le plus haut possible sur sa langue. Par réflexe, le cheval déglutit pour avaler le produit. Pour éviter qu’il rejette le produit, maintenir sa tête vers le haut pendant quelques secondes, ce qui l’empêche de la secouer.
Le dico de cavalier
La fourbure correspond à une inflammation des tissus internes du pied, particulièrement aux antérieurs. Elle est généralement due à une alimentation trop riche par rapport au travail fourni. Les pieds atteints sont alors chauds, très douloureux. Pour soulager les antérieurs, le cheval souffrant rejette au maximum son poids vers l’arrière. Il faut le laisser au repos et réduire son alimentation trop riche. L’intervention d’un vétérinaire et d’un maréchal-ferrant est nécessaire.
La Tachycardie
Cette expression indique un rythme cardiaque anormalement élevé. La fréquence cardiaque normale d’un cheval adulte en bonne santé et au repos se situe entre 32 à 44 battements par minute. Au-delà de 100 par minutes, on parle de tachycardie.
Astuce du randonneur
Lorsque vous faites des efforts, votre respiration s’accélère, mais elle reprend progressivement son rythme normal après une période de repos de quelques minutes. C’est pareil pour votre compagnon ! Chez un cheval adulte au repos, le rythme respiratoire est d’environ 18 cycles par minute : un cycle correspondant à une inspiration plus une expiration. Un rythme anormalement élevé indique qu’il est souffrant. Pour mesurer le rythme respiratoire, placez-vous derrière le cheval, légèrement sur le côté, et observez les mouvements de son flanc en comptant les mouvements par minute. Une autre méthode consiste à placer ta main mouillée sous ses naseaux, pour sentir son souffle sur votre peau. Autre astuce : présentez des lunettes devant ses naseaux, car elles se couvrent de buée chaque fois que le cheval expire. Entraînez-vous avec un cheval en bonne santé, cela vous sera utile lorsque vous en aurez besoin !
Par Claude Lux – Estafette 137
Crédit photo de couverture ©A.Renaud