Comment découvrir l’attelage de randonnée pour la rentrée ?

Le tourisme équestre, c’est une utilisation du cheval pour partir en voyage. Ce voyage a deux caractéristiques : il est lent et permet la redécouverte de la nature. Pour beaucoup de meneurs, voyager au pas d’un cheval attelé est à découvrir. Nous allons examiner toutes les composantes d’un équipage.

Le cheval ou poney en attelage

Toutes les races sont adaptées à la randonnée en attelage. Mais la taille et le poids de l’équidé déterminent le poids de la voiture possible. Un poney de type Mérens ou Fjord emmènera deux adultes et leurs bagages. Un Percheron ne peinera pas avec trois ou quatre personnes. Un équipage en paire est idéal car il donne une capacité de traction plus grande. Dans tout type d’attelage, la préparation et l’entraînement sont essentiels. Le cheval va parcourir environ 25 km par jour mais il doit pouvoir atteindre 40 km sans fatigue excessive en terrain varié. Cela signifie une préparation progressive de deux à trois mois avec la voiture qui fera le voyage. Il doit répondre à quelques exigences normales pour un cheval d’attelage :

  • Être mis à la voiture dans le calme.
  • Se déplacer aux allures (pas et trot) sans accélérer et en respectant l’allure choisie par le meneur.
  • Accepter l’arrêt dans l’immobilité, meneur aux guides sans personne à la tête, pour pouvoir faire les courses chez le charcutier du village par exemple.
  • Reculer droit avec une voiture à quatre roues.

L’idéal est même qu’il soit apte à remiser sa voiture. Pour une randonnée, un cheval d’attelage doit être ferré 2 à 3 jours avant le départ pour éviter de terminer une randonnée d’une semaine avec des fers à demi usés.

La voiture

Deux ou quatre roues, il faut faire le bon choix. Une deux roues est plus légère. Son grand problème est de l’équilibrer. Sinon elle risque de peser sur le dos du cheval ou de tirer sur la sangle en montée ou en descente. Avantage de la deux roues, elle ne risque pas de se mettre en portefeuille. La quatre roues est plus lourde mais plus facile à charger. Mais dans les deux cas, choisissez de grandes roues. Votre voiture sera moins tirante et plus confortable. Une roue de grand diamètre ne se bloque pas dans les trous en donnant des à-coups néfastes au confort des passagers et du cheval. Des freins à disque et un frein de parking sont à prévoir.

Beaucoup de meneurs qui ne font pas de compétition utilisent une voiture de marathon. Ces voitures sportives ont des suspensions dures et un espace arrière peu pratique pour les bagages. L’idéal est une voiture wagonnette avec un arrière fermé permettant d’emmener passagers et bagages suivant le type de chevaux attelés. Une voiture lourde risque de fatiguer vos équidés. Voyagez léger, vous aurez un ou deux chevaux heureux…

Le menage en randonnée 

Le meneur met en action cheval et voiture par son menage qui doit associer respect du cheval, sécurité et efficacité. Il faut d’abord un harnais propre et bien réglé, deux exigences importantes car le cheval va être équipé de son harnachement pendant de nombreuses heures. Le mors sera celui qui est utilisé habituellement. Ne pas mettre les guides à une passe plus basse. Ce n’est pas le mors qui arrête le cheval mais la confiance qu’il a en son meneur.

En automobile, conduire avec une seule main est imprudent. En attelage, c’est une sécurité. Pouvoir arrêter son cheval, le faire tourner ou tout simplement le conduire en ligne droite, guides dans la main gauche est le meilleur moyen de mener en randonnée. Votre main droite sera libre pour actionner le fouet qui, je le rappelle, est une aide et non un moyen de répression. Un cheval effrayé peut être canalisé à l’aide du fouet allongé du côté où il veut fuir. Cela ne veut pas dire que si vous menez à deux mains, vous ne pouvez pas partir en randonnée. Affirmer cela serait du dogmatisme. Dans la méthode Achenbach, la main droite intervient par moment. Il faut dire qu’elle a aussi pour mission de toujours tenir le fouet.

Conclusion, la randonnée peut conduire à se perfectionner, ce qui est le but de toute pratique équestre. Mener se fait par la rotation de la main et son déplacement latéral.

Sécurité

  • Il faut deux triangles réfléchissants à l’arrière de la voiture (type remorque) et non pas des catadioptres.
  • En cas de circulation nocturne, deux feux blancs vers l’avant (type lampe frontale) posés sur la voiture et un feu rouge arrière à gauche. Ces feux sont aussi utilisables par temps de brouillard. 
  • Les papiers de vos chevaux à jour de leur vaccination. 
  • Votre licence FFE. A l’extérieur, vous êtes un usager assujetti au code de la route.

L’attelage, une activité familiale

Être meneur ou meneuse, c’est pouvoir emmener enfants, petits-enfants et amis. C’est donc une responsabilité et une pratique qui s’apprend. Pour vous donner une idée de ce qu’est la découverte et l’apprentissage de l’attelage, j’ai interviewé Valérie Winzen, monitrice d’attelage. Son expérience est celle de bien des enseignants de notre passion. Pour atteler en sécurité, il faut suivre une formation.

Par André Grassart – Estafette 147

Crédit photo de couverture : ©Laurent DERVIEUX