– Par Claude Lux
On compte généralement 2 hectares de pâture (20000 m²), pour que trois chevaux, puisse se nourrir avec l’herbe, sans risque de surpâturage. Soit environ 7000 m² par cheval. Compte tenu de la pression de l’urbanisme, il est de plus en plus difficile de trouver des pâtures à louer ou à acheter. Comme il n’est pas question de laisser votre cheval constamment enfermé dans un box, vous pouvez opter pour une stabulation ouverte, installée sur un minimum de 600 à 800 mètres carrés.
L’écurie ouverte est constituée d’un espace bien clôturé, d’un abri équipé d’un auvent dont l’accès est libre où le cheval se protége à sa guise de la pluie et du vent. Comme l’herbe ne suffit pas à le nourrir, la solution la moins contraignante consiste à installer un distributeur permanent de foin, où il se nourrit suivant ses besoins.
Un abreuvoir automatique, si possible protégé du gel, laisse un libre accès à l’eau. Vous pouvez également installer une aire ensablée où il peut se rouler et des coupe-vent disposés en fonction des vents dominants. Un local adjacent s’avère bien pratique pour ranger les selles et les aliments. Compte tenu du fait que les chevaux crottent souvent aux mêmes endroits, il ne vous faudra que peu de temps pour entretenir l’ensemble en ramassant régulièrement les crottins avec une brouette et en curer de temps en temps l’intérieur de l’aire de repos.
Par ailleurs, l’endroit choisi pour votre installation doit être visible depuis votre habitation, afin de pouvoir surveiller vos compagnons. Le sol doit être stable et sec toute l’année, car le piétinement de cette surface restreinte a tendance à défoncer le sol. Prévoyez une possibilité d’agrandir le parc, au cas où vous augmentez le nombre de chevaux.
Une clôture esthétique
Afin d’améliorer l’esthétique de l’ensemble, vous pouvez installer une clôture avec des lisses de bois en disposant un ruban électrique décalée, afin d’éviter que les chevaux ne la rongent. Prévoyez une porte pour un passage individuel et une barrière de 3,5 m de large, utile pour le passage d’un tracteur ou d’un engin mécanique. Pour éviter qu’un cheval n’en coince dangereusement un autre, une astuce consiste à disposer des barres transversales dans les coins.
La bonne installation
Dans un premier temps, avant d’installer un abri, renseignez-vous à la mairie pour connaître vos droits à la construction car dans les zones classées, la construction d’un simple abri peut être interdite. Un abri disposant de deux ouvertures ou d’un ouverture large est préférable, car il permet aux chevaux d’entrer et de sortir à leur guise, évitant qu’un sujet belliqueux n’en coince dangereusement un autre, ou lui interdise d’entrer. C’est pourquoi certains fabricants proposent des abris de sécurité à deux ouvertures de forme octogonale (8 côtés). Une aire de repos couverte de 16 à 18 mètres carrés est utile pour 2 chevaux ou 3 poneys. Également, afin de bénéficier d’un bon ensoleillement, l’ouverture est orientée vers l’est ou le sud-est et tourne le dos au vent dominant.
De plus, un auvent protège l’intérieur des pluies rasantes. Prévoyez une gouttière. Un local adjacent s’avère bien utile pour ranger les selles et les aliments. Pour éviter les vols, utilisez une fermeture de sécurité. Des anneaux intérieurs et extérieurs disposés à 1,30 m du sol permettent d’attacher les chevaux en attente. Le sol de l’aire de repos doit être sec en toute saison et isolé avec de la paille, pour que les chevaux puissent s’y coucher. Pour éviter la formation de boue due au piétinement, le sol situé à l’avant de l’abri et autour du distributeur de foin doit être stabilisé.
Des logettes de nourrissage
Voilà une astuce intéressante, permettant à chaque cheval de consommer sa ration, sans être chassé par un sujet dominant. Il suffit d’installer des logettes séparées par des bats flancs fixes, formant des stalles de 0,80 m à 1 m de largeur. Ainsi, un seul cheval peut y pénétrer et une fois à l’intérieur, ses postérieurs sont suffisamment dissuasifs, pour éloigner un éventuel imposteur. Afin d’éviter les coups de dents latéraux, il suffit de rehausser la partie avant du bat flanc. Il est pratique de pouvoir remplir l’auge depuis l’intérieur de l’abri, en aménageant des petits portillons en face de chaque logette. Rapidement, chaque cheval trouve sa place dans une logette et tous consomment calmement leur ration.
Aménagements pratiques
Des haies forment des écrans de protection contre le vent et les pluies rasantes. Vous remarquerez que les chevaux s’y frotteront volontiers pour accélérer la chute du poil d’hiver. Vous pouvez également installer un coupe vent avec de la toile utilisée pour protéger les courts de tennis.
Le tissage à 80 % forme un écran efficace en limitant l’effet de voile. A proximité de l’abri, vous pouvez aménager une aire de stockage de la paille. Une grosse balle de foin prend place dans le distributeur permanent, qui doit être protégé de la pluie.
Pour permettre au cheval de se gratter, vous pouvez entourer un tronc d’arbre avec un vieux paillasson maintenu par des fils de fer. Il serait étonnant que votre compagnon n’aille pas prendre plaisir à s’y frotter les parties qu’il ne peut atteindre avec ses propres dents.
Enfin, il ne vous reste plus qu’à adapter vos installations à la situation de votre écurie ouverte, mais également aux habitudes de vos compagnons. Observez-les vivre, et vous découvrirez ce qui leur convient le mieux !
Assainir le sol
Les chevaux ont tendance à stationner autour de l’abri et du distributeur de foin, au risque de défoncer le sol humide de la pâture. Une solution : décaper le sol sur une profondeur d’une quinzaine de centimètres et étendre une couche d’une dizaine de centimètres de concassés 10/20 que vous prenez soin de damer. Vous en trouverez chez les fournisseurs de matériaux de construction.
Etendez par dessus un minimum de 5 cm de sable. Vous pouvez avantageusement utiliser du sable de carrière, moins onéreux que le sable de construction. Notez que les fabricants de matériaux agricoles proposent des tapis de stabilisation en plastique alvéolé, qui renforcent la structure du sol aux endroits fortement piétinés. Il faut commencer par décaper le sol avant de disposer une nappe d’accrochage constituée d’une couche de 2 cm de fibres synthétique, ce qui permet à l’eau de s’infiltrer dans le sol. Les dalles de stabilisation sont mises en place pardessus. Elles sont alvéolées, permettant à la végétation de s’infiltrer à travers, tout en répartissant le poids ce qui limite l’enfoncement des sabots.
– Article extrait de l’Estafette 100
Crédit photo intro©Elijah Hail
