Quand sonne l’heure de la reprise

Déconfinement ou retour de vacances, la reprise de l’activité du cheval de sport ou de loisir s’accompagne souvent de nombreux changements dans ses conditions de vie qu’il convient, pour son bien-être, de réaliser progressivement.

Check-up sanitaire

Dentistes, maréchaux, vétérinaires… les déplacements de professionnels de santé ont été limités aux seules urgences au cours du confinement. Il convient donc de s’assurer, avant tout début ou toute reprise d’activité, que le cheval a une condition physique adaptée.

Parmi les soins éventuels à programmer :

  • La vaccination, notamment contre la grippe équine, obligatoire pour les chevaux participant à des rassemblements.
  • L’entretien des pieds et, pour ceux qui en auraient besoin, le ferrage. En effet, monter un cheval dont les pieds sont en mauvais état est susceptible de provoquer des dommages à son appareil locomoteur par modification de ses aplombs.
  • La visite du dentiste peut être nécessaire pour les jeunes chevaux
    qui débutent leur carrière. En effet, si une visite annuelle du dentiste équin est conseillée, elle est d’autant plus importante pour les jeunes chevaux afin de s’assurer notamment que des dents surnuméraires, dents de loup et dents de cochon, ne vont pas générer de douleur en cognant contre le mors.
  • Enfin, la visite de l’ostéopathe peut être utile pour les chevaux qui présenteraient des raideurs ou une locomotion inhabituelle.

Entraînement progressif

On ne le répètera jamais assez : qui veut voyager loin ménage sa monture !
Ainsi, le travail ne peut pas être repris là où il avait été laissé plusieurs semaines voire mois auparavant. Il convient de réaliser un programme d’entraînement progressif au sein duquel le travail à pied et à la longe occupent souvent une place de choix.
Ces derniers permettent au cheval de reprendre une activité sans la contrainte du poids du cavalier dans un premier temps. Cela offre également l’opportunité au cavalier de regarder le cheval évoluer et de déceler une éventuelle anomalie, ce qui est moins aisé lorsqu’il se trouve en selle.
Enfin, la reprise de l’activité sportive ne doit pas se substituer aux sorties en liberté, qu’elles aient lieu au paddock, au pré ou dans un rond de longe. Le cheval peut même être lâché dans un manège, si ce dernier est fermé et sécurisé et sous surveillance mais en l’absence de public dans le contexte sanitaire actuel. En effet, dans
l’hypothèse où les chevaux retourneraient en boxe individuel, ces sorties sont indispensables à leur mental et donc à leur bien-être. De plus, elles sont souvent l’occasion de répondre à un autre besoin naturel et indispensable du cheval : le contact avec des congénères.

Transition alimentaire

Toute modification dans les conditions de vie du cheval doit être conduite de manière progressive ; l’alimentation ne fait pas exception à cette règle. Si, à l’annonce du confinement, la mise à l’herbe s’est faite dans la précipitation, fragilisant ainsi la flore intestinale, il est d’autant plus important de préparer une éventuelle transition inverse.
Pour une adaptation correcte, la transition doit s’opérer sur une quinzaine de jours : quel qu’il soit, le nouvel aliment ne doit pas se substituer à l’ancien du jour au lendemain. Sa proportion doit augmenter de manière progressive au sein de la ration au fil des jours, pendant que, en parallèle, l’apport de l’ancien aliment est diminué. Sans ces précautions, le cheval peut présenter des troubles digestifs variés, allant du simple inconfort à des pathologies plus graves telles que la fourbure par exemple, et ce même si le cheval n’a pas d’embonpoint.

Gare au coup de sang !

Une activité physique trop intense après un repos prolongé et une alimentation trop riche sont des conditions favorables à l’expression du syndrome « coup de sang », aussi appelé « maladie du lundi ». Il se traduit par une
destruction aiguë des muscles et ne doit donc pas être pris à la légère.

Crédit photo intro©©Prostooleh

– Extrait de l’Estafette 145